Édénique
A pleine pagaie je fustige la houle
Alpagué par ce litige qui me saoule
Tapi je vague en vague en plein chaos
Tapi je gîte en gîte au gré de l’eau
Marée perplexe dont j’apprivoise le flux
Ma rame sans complexe toise le reflux
Le couloir chaotique de ton courant
Achevé d’un bien scabreux contre-courant
Me chaloupe d’aisance même en nage
J’en loupe parfois des anses et j’enrage
Je grève en grève aux détours de récifs
Je trêve en trêve aux détours d’une esquif
Sans âge et éventé de certitudes
En sage submergé de béatitude
Son embrun me ballotte et me clapote
Évitant l’écueil Avel Mor et moi tous potes
J’aime cette si mnémonique errance
J’aime cette si onirique essence
J’en égare l’ennui d’une telle émotion
Te mériter d’une réelle fascination
Hédoniste en plaisance à la rame
Vers ce parisien en patience de rame
Une vague de compassion qui me traverse
Une vague de jubilation se déverse
Bien qu’issu d’un ailleurs en bon allochtone
Me voici instinctivement autochtone
Epuré du joug d’une amère patrie
Possédé je m’adonne à cette Mer patrie
Mendiant d’émotion en cette nouvelle nation
Devin de sensation et fusionnelle passion
A cœur de cette Bretagne édénique
Béat de Brehat aux senteurs mirifiques
Mon nativiste archipel perpétuel
Mon activiste archi-bel et sensuel
Fleuri sans fin tu nous y fais saison à part
Envié enfin tu nous fais nation à part
En bal dans ta mission d’attraction à la vie
Emballe ton action d’incitation à l’envie
Merci à Jean-Marc Vial !
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